Le festival Trace Habilité qui s’est déroulé à Dardagny dans la campagne genevoise m’a bien inspiré pour faire un parallèle avec votre nectar préféré, le whisky et en particulier le single malt écossais – je remercie au passage Stéphane Gros pour son accueil au festival. Parlons donc un peu de la traçabilité de votre whisky de l’avant son élaboration jusqu’à votre bouche.
Et pour ce faire, direction l’Ecosse, contrée ou l’on aime cultiver l’art du secret et du mystère. Comme il n’y a pas de whisky sans eau, voilà un bon point de départ. Chaque respectable distillerie possède sa source bien protégée, qui l’aliment en une eau imprégnée par les sédiments spécifiques à chaque région et qui lui donne un caractère unique. A l’instar de la tourbe qui provient des tourbières locales, elle permet au whisky de s’identifier avec son terroir.
De nos jours, il est assez rare de trouver une distillerie artisanale, entendons par là de petite taille, effectuant elle-même un travail de bout en bout, de la culture de l’orge à l’embouteillage finale. Pour un whisky élaboré avec de l’orge d’une ferme locale, la provenance sera bien souvent indiqué avec fierté sur la bouteille lorsque c’est le cas. Mais de nos jours, une grande partie des distilleries se fournissent en orge en passant par les malteries leur permettant de choisir la variété d’orge désirée et maltée selon leurs critères ainsi que de faire quelques économies et de palier aux aléas météorologique qui influencent les récoltes. L’Ecosse fournit près de 90% de l’orge utilisée pour l’élaboration de votre single malt. Le reste provient de l’Angleterre voir plus loin encore, mais ce qui ne complique toutefois en rien la traçabilité de l’orge. De plus, comme l’orge représente un coût important pour la distillerie, on lui porte une attention toute particulière.
Nul whisky sans les levures utilisées lors de la fermentation. Elles proviennent de l’industrie agro-alimentaire et sont souvent combinées pour donner une recette unique à chaque distillerie. Tout comme les variétés d’orge, en constante évolution dans le monde agricole, et leurs provenances, c’est une information que chaque fan d’une distillerie peut obtenir.
N’oublions pas un point important qui va influencer sur la qualité de votre whisky qui est le bois utilisé pour les barriques. Seul le chêne est autorisé et il va échanger avec votre whisky pendant plusieurs années tout au long de sa maturation. Et là-aussi à la vue de son importance, la traçabilité est aisée. De son origine à l’état forêt jusqu’au remplissage du fût.
Rappelons aussi que la législation sur le whisky est assez stricte et permet de garder un contrôle jusqu’à son embouteillage. Le risque de se retrouver avec un faux n’en demeure pas nul et pour contrer ceci, le canal de distribution révèle toute son importance. De la sortie de la distillerie jusqu’à votre bouche, plus le chemin est sérieux, rapide et court plus votre plaisir en sera comblé.
Santé !